En France 1 médecin sur 2 serait en situation de burn-out ce qui peut avoir pour conséquence un arrêt de travail plus ou moins long. Si vous êtes médecin libéral ou interne vous devez vous assurer que votre couverture prévoyance sera la plus adaptée. Sans activité et donc sans revenu, comment serez-vous protégé ? On fait le point dans cet article.
La maladie du travail
En France, 7% des employés affirment souffrir de burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel. Officiellement reconnu comme maladie le 1er janvier 2022 puisqu’il est entré dans la classification internationale des maladies (CIM-11) de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « Le burn-out, ou épuisement professionnel, est un syndrome conceptualisé comme résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été correctement géré. Trois dimensions le caractérisent :
- Un sentiment de manque d’énergie ou d’épuisement ;
- Un retrait vis-à-vis du travail ou des sentiments de pessimisme/négativité ou de cynisme lié au travail ;
- Une perte d’efficacité professionnelle. Le terme de burn-out ou d’épuisement professionnel désigne spécifiquement des phénomènes relatifs au contexte professionnel et ne doit pas être utilisé pour décrire des expériences dans d’autres domaines de la vie. »
👉 Le burn-out peut avoir de lourds impacts sur votre vie professionnelle et personnelle. Il est donc important de détecter rapidement les premiers symptômes afin de prévenir tout risque de détérioration de votre santé mentale. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre article dédié : Burn-out des médecins – Causes, signes et solutions
Les médecins spécialistes de plus en plus touchés
Resté longtemps tabou, le burn-out des médecins est devenu un sujet de santé publique et parmi cette population, les études montrent que les chirurgiens et les internes sont les plus exposés.
Le burn-out en orthopédie et traumatologie
Certains internes en ont fait leur sujet de thèse donnant lieu à des publications à l’instar du Dr Grégoire Faivre, chirurgien orthopédiste qui publie en 2017 pendant son internat au CHU de Besançon, une enquête sur le burn-out en orthopédie. 2000 chirurgiens (seniors et jeunes internes) étaient concernés aussi bien dans le privé que dans le public. 441 questionnaires complets ont été rendus et parmi cette population :
- 14% ont un degré élevé d’épuisement émotionnel
- 23% ont un degré élevé de déshumanisation
- 19% ont un degré faible d’accomplissement professionnel
Soit un score élevé dans les trois dimensions dans lesquelles le burn-out se manifeste.
Au dernier congrès de la SOFCOT 2022, le CNP-COT et Orthorisq ont présenté les résultats d’une grande enquête dont une partie était consacrée au burn-out des chirurgiens orthopédistes et traumatologiques français. Si près de 3700 chirurgiens étaient concernés, 716 ont participé à cette enquête parmi lesquels 54% étaient médecins libéraux, 77% membres de la SOFCOT. A la question : « avez-vous déjà été personnellement confronté à une situation de burn-out ? » l’on constate que 28% ont répondu « oui » ; 31% des moins de 35 ans et des chirurgiens ayant entre 40 et 55 ans sont concernés ; 39% sont internes.
Le burn-out en gynécologie-obstétrique
Plus récemment Chloé Gaillard, interne de gynécologie-obstétrique à Rennes a choisi pour sujet de thèse (ndlr qu’elle soutiendra cette année) : « Les violences professionnelles et le burn-out en France chez les internes en gynécologie-obstétrique », les résultats de son étude préliminaire nationale sont édifiants : au total 625 internes ont répondu au questionnaire, soit un taux de réponse de 61%. Dans cette population 18,4% des internes ont un risque de burn-out élevé.
Le burn-out en anesthésie-réanimation
Dans le même temps, les collèges, sociétés savantes et les organismes d’accréditation ont eu une prise de conscience. En 2009, la commission SMART est créée (« Santé du médecin anesthésiste-réanimateur au travail ») à la suite du suicide de trois de leurs confrères en moins de 15 jours.
Une enquête réalisée la même année par la SFAR révélait que plus de 60% des anesthésistes-réanimateurs présentaient un score élevé de burn-out dans au moins une des trois dimensions (épuisement émotionnel, dépersonnalisation ou perte d’accomplissement). Plus de 6% étaient atteints dans les trois dimensions ce qui représentaient 500 anesthésistes-réanimateurs français en burn-out complet.
La commission SMART associée aujourd’hui au Comité Vie Professionnelle de la SFAR propose des actions, et met en place des outils concrets pour le bien-être et la santé au travail des professionnels, médecins et infirmiers de la spécialité, et en perspective pour d’autres spécialités.
Burn-out et prévoyance
Vous l’aurez compris, votre état de santé n’est pas à prendre à la légère surtout que les médecins sont, de ce côté-là, les cordonniers les plus mal chaussés. D’ailleurs la santé des soignants fait partie des blocs de la certification périodique.
Cependant, personne n’a de boule de cristal ni vous, ni votre assureur. En revanche, le risque élevé dans votre métier d’être exposé au burn-out nous permet de vous conseiller vivement d’être bien assuré sur ce risque en prévoyance si vous deviez malheureusement être concerné.
Le pire scenario serait de cumuler les problèmes d’argent (charge du foyer, emprunts, leasing de la voiture, bail de votre cabinet etc.). Le rôle d’une bonne prévoyance ? Éviter cette situation et vous assurer le même niveau de vie le temps de votre arrêt.
Les bonnes questions à vous poser avant de signer un contrat
- Si vous êtes en arrêt de travail (durée maximale 3 ans), votre contrat de prévoyance prévoit-il une couverture des troubles psychiques et si oui dans quelles conditions ?
En effet, certains contrats exigent une hospitalisation en centre spécialisé !
- Est-ce une couverture en option et si c’est le cas l’avez-vous souscrite ?
Si vous êtes bien couvert en cas d’arrêt de travail pour burn-out, attention aux petites lignes de votre contrat et notamment à l’indemnisation qui selon les contrats peut diminuer dans le temps.
Par exemple : 5000€/mois, puis 2500€/mois puis 1250€/mois…
D’autres prévoient une indemnisation sur une durée totale de 365 jours à compter de la signature de votre contrat donc passé ce délai, vous ne serez plus jamais couvert pour un burn-out.
Enfin, il existe des contrats qui considèrent le burn-out comme n’importe quelle autre pathologie, c’est ce type de contrat qui vous protégera le mieux.
Passés les trois ans d’arrêt de travail, si la médecine du travail vous juge inapte à reprendre votre activité vous serez en invalidité et votre dossier passera en expertise pour établir un taux d’invalidité qui déterminera le montant de la rente qui vous sera versé jusqu’au départ à la retraite.
⚠️ Et attention, ce n’est pas parce que votre contrat couvre l’arrêt de travail qu’il couvre aussi l’invalidité et si vous êtes dans cette situation c’est trop tard, vous ne pourrez plus changer de contrat car vous présenterez un antécédent médical qui fera l’objet d’une exclusion. Vous comprendrez l’importance de faire le bon choix le plus tôt possible.
Enfin, pour que vous ayez le taux d’invalidité le plus juste au regard de votre situation, serez-vous accompagné en expertise par un confrère qui connaît bien votre spécialité et pourra défendre votre situation auprès d’un expert d’assurance qui ne connaît pas forcément vos conditions d’exercice et ses difficultés ?
Là encore, il faut vous renseigner.
Cela fait beaucoup d’informations alors le mieux est de passer par l’un de nos spécialistes prévoyance qui vous proposera un diagnostic gratuit de votre situation actuelle pour avoir le contrat de prévoyance le plus adapté à votre réalité professionnelle et à votre niveau de vie.
Publié le 30 mars 2023