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L’univers médical est en constante évolution, faisant émerger de nouvelles catégories professionnelles et de nouveaux statuts comme celui de docteur junior. Ce nouveau statut contribue à rendre plus lisible, progressif et personnalisé, le 3ème cycle des études médicales, en l’articulant autour de 3 phases. Ainsi, à l’issue de la validation d’une phase socle et d’une phase d’approfondissement. les étudiants accèdent en phase de consolidation et obtiennent dès lors le statut de docteur junior
La durée des études en qualité de docteur junior courra sur un ou 2 ans, selon la spécialité choisie. Le statut de docteur junior se distingue donc comme une étape cruciale dans la carrière médicale. Retour sur les différents aspects liés à ce statut !
Contexte légal du statut de docteur junior
La naissance du statut de docteur junior trouve son ancrage dans un cadre juridique spécifique, résultat d’une évolution nécessaire pour répondre aux besoins complexes du secteur de la santé. En France, le décret n° 2018-571 du 3 juillet 2018 portant dispositions applicables aux étudiants de troisième cycle des études de médecine, d’odontologie et de pharmacie a donc créé le statut de docteur junior. Ce décret, dont les dispositions sont entrées en vigueur à la rentrée universitaire 2020-2021, a établi les modalités de nomination, les missions, les droits, et les obligations des docteurs juniors.
La date de mise en application de ce décret, a marqué un moment charnière pour les jeunes médecins cherchant à s’établir dans la profession.
➡️ Le décret a ainsi créé une structure formelle entre le statut d’interne et celui de Docteur titulaire d’un DES , établissant des règles claires et offrant une sécurité juridique aux professionnels de la santé.
Modalités de nomination
La nomination en tant que docteur junior est une étape cruciale dans la carrière médicale, et son accès est régi par des modalités spécifiques visant à garantir la qualité des praticiens embrassant cette responsabilité : La thèse comme préalable au statut de Docteur Junior : La condition pour être nommé en tant que docteur junior est de détenir le diplôme de docteur en médecine. Ce diplôme est obtenu à l’issue de la soutenance de thèse de l’étudiant.
Après obtention de leurs thèses et dans les 3 mois suivant leurs nominations, les docteurs juniors sont inscrits sur un tableau spécial établit et tenu à jour par le conseil départemental de l’ordre des médecins du département du centre hospitalier universitaire de rattachement. Ce nouveau statut permet de dissocier la thèse (qui doit être validée à l’issue de la phase 2) du Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES qui doit être validé à l’issu de la phase 3).
La durée d’étude pour la validation du DES varie en fonction de la spécialité (4 à 5 ans pour les spécialités médicales et 6 ans pour les spécialités chirurgicales).
Différenciation entre interne et docteur junior
Il est essentiel de faire la distinction entre les statuts d’interne et de docteur junior, deux termes parfois utilisés de manière interchangeable. Les statuts de docteur junior et d’interne en médecine sont fixés par les articles R. 6153-1 et suivants du Code de la santé publique. Les internes en médecine exercent des fonctions de prévention, de diagnostic et de soins, par délégation et sous la responsabilité du praticien dont ils relèvent (C. santé publ., art. R. 6153-3)
S’agissant des docteurs juniors, ces derniers exercent également des fonctions de prévention, de diagnostic et de soins mais « avec pour objectif de parvenir progressivement à une pratique professionnelle autonome ».
La phase 3 suit donc le régime de l’autonomie supervisée (par un praticien) et débute par un entretien individuel avec le coordonnateur local ou l’enseignant coordonnateur interrégional de la spécialité et le praticien responsable du lieu de stage, afin de déterminer les contours des missions et des actes que pourra réaliser le docteur junior en autonomie (un référentiel des actes est défini par arrêté ministériel pour chaque spécialité).
La nature des actes identifiés est progressivement diversifiée afin d’acquérir, au terme de cette phase, l’intégralité des mises en situation figurant dans le référentiel précité. Ces éléments sont inscrits dans le contrat de formation (article R. 632-26 du code de l’éducation) qui est définit dès la phase socle (phase 1) et qui comprend les objectifs pédagogiques, le parcours de formation et l’ensemble des connaissances et des compétences acquises, nécessaires à l’exercice de la spécialité suivie.
La supervision par le praticien du lieu du stage (ou, en l’absence de ce dernier, par un autre médecin exerçant au sein du lieu de stage) doit organiser la restitution régulière par le docteur junior de toute activité réalisée en autonomie. Les actes qui ne peuvent être réalisés en autonomie, sont réalisés sous le régime en vigueur pour les internes. Comme pour le statut d’interne en médecine (article R.6153-3 du Code de la santé publique), le code dispose que « le docteur junior exerce ses fonctions par délégation et sous la responsabilité du praticien dont il relève » (Article R6153-1-2 du code de la santé publique).
Quelques différences essentielles à retenir entre ces deux statuts
Formation et Niveau d’Études
Le statut d’interne précède le statut de docteur junior. L’étudiant doit passer l’ECN à la fin de la 6ème année (anciennement appelé internat). C’est l’examen qui permet à l’étudiant de choisir une spécialité (en fonction de son classement). Après son choix, l’étudiant devient interne dans la spécialité qu’il a choisit, et ce pendant 3 ans. C’est à l’issue des 3 années d’internat (4 ans pour les spécialité de chirurgicales) qu’il réalisera sa thèse pour devenir docteur junior (toujours dans la même spécialité choisie). Le passage en tant que docteur junior est une étape assez symbolique puisque le statut de docteur junior apporte à la fois une rémunération plus importante, ainsi que plus d’autonomie, tout en restant sous l’autorité du médecin titulaire. S’il le souhaite, le docteur junior est habilité à participer aux gardes et astreintes médicales (en accord avec la structure d’accueil, le praticien dont il relève et le chef de service) après information et enregistrement au sein d’un tableau spécial dédié, tenu à jour par le conseil de l’ordre.
Durée du Statut
- Interne : 3ans
- Docteur Junior : 1 an pour les spécialités médicales (allergologie, dermatologie, gériatrie, gynécologie médicale, pédiatrie, psychiatrie, radiologie, urgentiste, etc.) ; 2 ans pour les spécialités chirurgicales (chirurgie maxillo-facial-stomatologie, chirurgie vasculaire, chirurgie viscérale et digestive, gynécologie obstétrique, neurologie, ophtalmologie, oto-rhino-laryngologie, orthopédie, etc.).
Rémunération
En tant que docteur junior, les émoluments sont fixés à 32 025€ brut (+ 5000 € de prime d’autonomie) la 1ère année. La deuxième année, la rémunération est de 32 025€ brut + 6000 € de prime d’autonomie).
La rémunération des docteurs juniors se situe à un niveau intermédiaire entre celle d’un interne de 5ème année (29 721 € annuels brut incluant la prime de responsabilité) et celle d’un assistant de 1ère année (37 941€ annuels brut incluant l’indemnité d’engagement de service public exclusif).
Enfin, leurs obligations de service comprennent huit demi-journées par semaine, cette durée étant calculée en moyenne sur le trimestre.
Encadrement et Supervision
- Interne : régime de la délégation sous la responsabilité du praticien dont ils relèvent
- Docteur Junior : régime de l’autonomie supervisée
Responsabilités et Encadrement
Comme énoncé précédemment, les responsabilités du docteur junior occupent une place centrale dans son évolution professionnelle. Le cadre légal établit les bases des missions du docteur junior, tout en garantissant un encadrement adéquat pour assurer la sécurité des patients et la formation continue du professionnel.
- Prise en Charge Clinique : Le docteur junior exerce ses fonctions par délégation et sous la responsabilité du praticien dont il relève. Il bénéficie toutefois d’un régime d’autonomie supervisée lui permettant de réaliser certains actes de manière totalement autonome.
- Participation aux Équipes Médicales : Le docteur junior est intégré aux équipes médicales, participant aux réunions cliniques, aux revues de cas, et collaborant avec d’autres professionnels de la santé. Cette immersion favorise l’apprentissage continu et la compréhension des différentes facettes de la pratique médicale.
- Autonomie Sous Supervision : Bien que travaillant sous supervision, le docteur junior bénéficie d’une certaine autonomie dans la gestion quotidienne des cas cliniques. Cette autonomie progressive permet au professionnel de développer ses compétences décisionnelles tout en étant encadré par un médecin expérimenté.
- Apprentissage Actif : La participation à des formations continues, la lecture de publications médicales, et la recherche constante de connaissances nouvelles sont des éléments essentiels pour s’adapter aux évolutions rapides de la médecine.
- Respect des Normes Éthiques et Légales : Respecter les normes éthiques et légales de la pratique médicale est une responsabilité fondamentale. Cela inclut la confidentialité des informations médicales, le respect du consentement éclairé des patients, et la conformité aux standards de qualité des soins.
- Évolution Professionnelle : Les responsabilités du docteur junior s’inscrivent dans un parcours d’évolution professionnelle. Cette étape sert souvent de transition vers des rôles de médecin senior ou de spécialiste, où les responsabilités et l’autonomie augmentent progressivement.
En somme, les responsabilités du docteur junior représentent un équilibre subtil entre autonomie professionnelle et encadrement nécessaire. Cette phase de la carrière médicale constitue une période d’apprentissage intensif, où le professionnel s’engage activement dans la pratique clinique tout en bénéficiant d’une supervision attentive pour assurer des soins de qualité et respectueux des normes éthiques.
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Publié le 3 décembre 2023
