Imaginez l’audace et le courage nécessaires pour affronter les vagues déchaînées et les vents puissants pendant plus de 4 000 miles nautiques. L’édition 2023 de la Mini-Transat, a été marquée par des performances exceptionnelles, avec nos deux skippers, Julien Letissier et Thaïs Le Cam, à la barre de leurs prototypes. La deuxième étape a été particulièrement gratifiante, avec Julien se classant 4e et occupant la 3e place au classement général, tandis que Thaïs s’est classée 9e, une position très honorable.
La veille du départ de la course, une table ronde était organisée en présence des membres des Frérots Sailing, des chirurgiens et des anesthésistes réanimateurs. Cet échange a permis de réunir deux mondes que l’on pensait différents mais qui finalement se ressemblent.
Retour sur les origines de cette course mythique, en explorant le lien profond entre la voile et le bloc opératoire, source de notre motivation d’accompagnement des Frérots Sailing.
LA MINI-TRANSAT : UN DÉFI INÉGALÉ
La Mini-Transat, créée en 1977 par Bob Salmon, est une course au large en solitaire qui teste les limites des marins et de leurs prototypes de 6,50 mètres. En 2023, la 24e édition a rassemblé 90 bateaux de la Classe Mini, partant des Sables d’Olonne pour une aventure de 4 050 milles jusqu’à Saint François en Guadeloupe.
Les skippers, tels que Julien Letissier et Thaïs Le Cam, doivent surmonter des défis uniques. Les règles strictes, l’absence de communication et la navigation à l’ancienne avec des coordonnées GPS sur papier rendent cette course particulièrement exigeante.
Au-delà des vagues, émerge une liaison inattendue mais réelle entre le domaine de la voile et celui du bloc opératoire. Les skippers, tout autant que les chirurgiens, font face à des défis singuliers, exigeant une maîtrise précise des compétences techniques et non techniques. Ce sont ces similitudes qui ont motivé Branchet et Asspro à conclure un partenariat avec Julien Letissier, Thaïs Le Cam et Valentin Noël, membres des Frérots Sailing.
QUAND LA MER ET LE BLOC OPÉRATOIRE SE CROISENT
Naviguer sur l’océan en solitaire et opérer un patient partagent une dualité surprenante de compétences techniques et non techniques. Cette connexion entre les deux métiers offre des perspectives importantes à analyser. Les compétences non techniques, la check-list, gestion des évènements indésirables etc… Tant de sujets cruciaux sur l’eau que dans un bloc opératoire.
Softskills
Que ce soit pour traverser l’Atlantique ou opérer un patient, les compétences techniques et non techniques sont incontournables. La préparation psychologique est intégrée au programme des skippers, rappelant étrangement les aspects mentaux de la chirurgie.
Une étude intitulée « top surgeons », conduite à Lyon par le laboratoire Reshape (Research on healthcare performance), publiée dans le Jama, a fait comprendre l’influence des facteurs humains sur la performance des chirurgiens.
Checklist
À bord, les skippers utilisent des checklists pour vérifier le matériel avant chaque départ, tout comme les chirurgiens et les anesthésistes réanimateurs avant une intervention. La rigueur dans la préparation est la clé pour éviter les complications.
Faire face à l’urgence
En mer comme au bloc, des complications brutales peuvent survenir. La réaction rapide est impérative, que ce soit pour la santé d’un patient ou la sécurité des skippers. La lucidité et le calme sont indispensables dans ces deux environnements exigeants.
Réduire les complications par le coaching
L’étude randomisée réalisée dans le cadre de « top surgeons » a démontré que sur deux groupes de chirurgiens, l’un bénéficiant d’un programme de coaching, à l’instar de nos deux skippers, et l’autre non, ont montré les effets positifs sur leur bien-être, sur la prévention du burn out mais aussi sur la réduction des complications avec les patients. La gestion du stress, l’activité physique, mais aussi la qualité du sommeil (dispensée par Mathilde de La Giclais, médecin du sommeil et également skipper sur la mini transat)
Les skippers seront invités à expliquer leur parcours, leur préparation physique et mentale, leurs doutes et le rôle de l’équipe aux adhérents d’Asspro.